Entretien avec Anne-Marie Desplat Duc

Viabooks: Pourquoi et depuis quand écrivez-vous sur l'histoire?

A.M.D.D: Mon premier roman historique a été publié en 1989 chez un éditeur régional « La Mirandole ». Il avait pour titre « La dame de Privas ». Il a obtenu un certain succès puisqu’il s’est vendu à plus de 5000 exemplaires uniquement en région Rhône-Alpes. (zone de diffusion de cet éditeur). Il a également été publié en feuilleton dans Le Dauphiné Libéré. Mon père était un passionné d’histoire et, toute petite, j’ai visité avec lui châteaux et musées. Je lui dois donc ma passion  pour l’histoire. J’ai ensuite écrit pour la jeunesse Le trésor de Mazan, La soie au bout des doigts, La caverne de l’ours sacré, Adieu Julie, Une aristocrate sous la terreur, 1943 l’espoir du retour.

V: Histoire et jeunesse, votre série Les Colombes du Roi Soleil est un succès formidable. Racontez-nous comment est née cette belle aventure?


A.M.D.D: En 1999, je suis allée voir à Versailles l’exposition Saint-Cyr, maison royale,  organisée par les archives départementale des Yvelines. J’ai été éblouie et étonnée qu’aucun auteur jeunesse n’ait encore parlé de ces jeunes filles vivant dans cette maison. J’ai donc décidé de le faire. Au début, j’avais prévu de raconter les destins de quatre pensionnaires et puis, j’ai eu d’autres idées pour faire vivre d’autres demoiselles, alors j’ai poursuivi l’aventure.

V: Quels regards portez-vous sur le livre historique?


A.M.D.D: Il me semble qu’il faut distinguer le roman historique du récit purement historique. Je puise mon inspiration dans les mémoires de personnages historiques, les essais et les récits historiques pour construire un roman, c'est-à-dire une œuvre dans laquelle la fiction, l’imagination ont une grande place.

V: Comment voyez-vous l'évolution de la littérature d'histoire? Pensez-vous qu'il y a un regain d'intérêt pour l'histoire en ce moment?

A.M.D.D: Je pense qu’il y aura toujours des amateurs d’histoire. Par moment, l’intérêt diminue, mais il revient toujours. Il y a des phénomènes de « mode » qui ne s’expliquent pas vraiment.
L’intérêt de l’histoire en ce moment peut peut-être s’expliquer par une crainte certaine de l’avenir qu’on ne nous promet pas riant et aussi par un présent qui ne l’est pas non plus vraiment… Alors le passé rassure et fait rêver aussi. N’était-ce pas toujours mieux au « bon vieux temps » ?


V: Que pensez-vous de la démocratisation du domaine et de nouvelles émissions telles que C'est notre histoire sur France 5? 


A.M.D.D: Génial