P.J Lambert : « Partant du principe que je ne tiens pas à répondre à l’image d’Épinal de l’auteur en peignoir et charentaises et qu’une vie familiale et sociale équilibrée est nécessaire à la pratique de mon art, je n’écris jamais le soir ou la nuit. J’aime à écrire le matin après m’être habillé, cette écriture pouvant se prolonger tard dans l’après-midi en fonction de la qualité de mon inspiration. Dès lors qu’écrire plus longtemps me devient pensum, j’arrête pour remettre au lendemain ».
« Ce qu’il est parfois difficile de comprendre lorsqu’on n’est pas auteur, c’est que l’écriture, en dehors d’être une passion, est aussi un métier. Comme tout métier, il requiert, afin d’être maîtrisé mieux encore, pratique et discipline quotidienne. Si je ne m’impose pas de quotas de mots, de pages, je m’astreins néanmoins à une grande régularité ».
« L’organisation de l’une de mes sessions d’écriture pourrait se décrire ainsi : En premier lieu, relecture des chapitres écrits la veille ou l’avant veille, qui ne sont encore qu’à l’état d’ébauches. J’en profite pour mettre des muscles sur les os ou de la chair sur les muscles en fonction de l’état d’avancement du chapitre, travailler le style, etc. Ce n’est que ceci fait que je m’attelle aux chapitres suivants que j’écris sur mon ordinateur, au kilomètre, sans aucun souci, ni de style, ni de syntaxe de façon à seulement définir la trame de l’histoire. Et ainsi de suite, chaque chapitre pouvant donc être revisité des dizaines de fois avant que j’en sois satisfait ».
« Je ne me suis jamais défini comme écrivain. Je préfère le terme « auteur » qui me paraît plus large, moins enserré dans un carcan de conventions, qu’elles soient littéraires ou autres. Je me ressens comme ayant plus de liberté d’action en qualité d’auteur qu’en qualité d’écrivain ».
« Qu’est-ce qui est le plus important du fond ou de la forme ? Á mon sens l’écrivain privilégiera la forme alors que l’auteur privilégie le fond. Ce qui bien entendu n’infirme pas la possibilité d’écrire correctement mais avec peut-être un peu plus de liberté en matière de style ou de syntaxe ».
« Si je devais me revendiquer d’une famille, j’aimerais qu’elle fut celle des auteurs populaires, des conteurs d’histoires ».
« Je lis énormément, paradoxalement peu dans mon propre domaine d’écriture, mais sans jamais m’intéresser au style ou à la construction de l’auteur du livre. Ce qui m’importe, c’est que l’histoire me happe et me transporte, me permette de m’évader totalement ».
« Ayant longtemps vécu dans des pays anglo-saxons, mes premiers choix – et parfois chocs - de lecture se sont surtout portés sur des auteurs comme Arthur Hailey, Daniel Easterman, David Morrell ou autres Harold Robbins, cela bien avant que je ne découvre les auteurs français.
J’avoue un certain penchant pour l’héroïc fantasy et la science fiction, mes auteurs préférés en la matière étant David Gemmell pour l’un et Jack Vance pour l’autre. Tous ces auteurs, et bien d’autres, j’aime à les relire régulièrement ».
« La qualité première des proches est de vous donner leur avis alors même que vous ne le leur demandez pas. (sourire)
Moralité, j’entends assez régulièrement des commentaires sur mes propres ouvrages. Sans pour autant les reconnaître comme parole d’Évangile, loin de là même. J’écris ce que j’ai envie de lire et ne pense pas être capable d’écrire en fonction de telle ou telle demande potentielle.
« S’il m’arrive, quoique très rarement, de relire certaines parties de mes propres ouvrages, c’est pour mieux apprécier l’évolution de mon écriture. Á cet égard, je me sentirai satisfait aussi longtemps que j’aurai le sentiment d’une progression qualitative entre un roman et le suivant, ce qui pour l’instant me paraît être le cas ».
« J’avoue être extrêmement peu friand, pour dire le moins, du livre numérique. J’aime l’odeur du papier, le bruissement des pages que je tourne, cette bibliothèque qui déborde à tel point que je suis obligé de remiser à la cave près d’une trentaine de cartons de livres que je ne peux ranger ».
« Non, pas cette année ».
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