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Dictionnaire philosophique

Extrait de Dictionnaire philosophique de Voltaire

Le théiste est un homme fermement persuadé de l'existence d'un Être suprême aussi bon que puissant, qui a formé tous les êtres étendus, végétants, sentants, et réfléchissants; qui perpétue leur espèce, qui punit sans cruauté  les crimes, et récompense avec bonté les actions vertueuses.Le théiste ne sait pas comment Dieu punit, comment il favorise, comment il pardonne ; car il n'est pas assez téméraire pour se flatter de connaître comment Dieu agit ; mais il sait que Dieu agit, et qu'il est juste. Les difficultés contre la Providence ne l'ébranlent point dans sa foi,...
Candide

Extrait de Candide de Voltaire

Cacambo demanda humblement quelle était la religion d’Eldorado. Le vieillard rougit encore. « Est-ce qu’il peut y avoir deux religions ? dit-il ; nous avons, je crois, la religion de tout le monde : nous adorons Dieu du soir jusqu’au matin. - N’adorez-vous qu’un seul Dieu ? dit Cacambo, qui servait toujours d’interprète aux doutes de Candide. - Apparemment, dit le vieillard, qu’il n’y en ni deux, ni trois, ni quatre. Je vous avoue que les gens de votre monde font des questions bien singulières. » Candide ne se lassait pas de faire interroger ce bon vieillard ;...
Les Brigands

Extrait de Les Brigands de Friedrich Schiller

Moor. - Peuh ! La peste soit de ce siècle exténué de castrats, tout juste bon à remâcher les exploits des temps passés, à écorcher de gloses les héros antiques, à les saloper à coup de tragédies. La force de ses reins est épuisée : aujourd’hui, c'est la levure de bière qui doit aider à perpétuer le genre humain.Spiegelberg. - Le thé, frère, le thé.Moor. - Regardez-les cantonner la saine nature dans de fades conventions ; ils n'ont pas le courage de vider un verre, parce qu'il leur faudrait en plus porter une santé... Ils flagornent le cireur de bottes pour qu'il les...
Mémoires - Extraits

Extrait de Mémoires - Extraits de Saint Simon

Peu à peu l'ermitage fut augmenté ; d'accroissement en accroissement les collines taillées pour faire place et y bâtir, et celle du bout largement emportée pour donner au moins une échappée de vue fort imparfaite. Enfin, en bâtiments, en jardins, en eaux, en aqueducs, en ce qui est si connu et si curieux sous le nom de machine de Marly; en parc, en forêt ornée et renfermée, en statues, en meubles précieux, Marly est devenu ce qu'on le voit encore ; tout dépouillé qu'il est depuis la mort du roi. En forêts toutes venues, et touffues qu'on y a apportées en grands arbres de...
Discours et rapports

Extrait de Discours et rapports de Louis-Antoine de Saint-Just

Jusqu'à quand serons-nous dupes, et de nos ennemis intérieurs par l'indulgence déplacée, et des ennemis du dehors dont nous favorisons les projets par notre faiblesse ? Épargnez l'aristocratie, et vous vous préparerez cinquante ans de troubles. Osez! Ce mot renferme toute la politique de votre révolution.L'étranger veut régner chez nous par la discorde : étouffons-la en séquestrant nos ennemis et ses partisans. Rendons guerre pour guerre. Nos ennemis ne peuvent plus nous résister longtemps ; ils nous font la guerre pour s'entre-détruire. Pitt veut détruire la maison d'Autriche,...
La Philosophie dans le boudoir

Extrait de La Philosophie dans le boudoir de marquis de Sade

DOLMANCE. - Ah ! Renonce aux vertus, Eugénie ! Est- il un seul des sacrifices qu'on puisse faire à ces fausses divinités, qui vaille une minute des plaisirs que l'on goûte en les outrageant ? Va, la vertu n'est qu'une chimère, dont le culte ne consiste qu'en des immolations perpétuelles, qu'en des révoltes sans nombre contre les inspirations du tempérament. De tels mouvements peuvent-ils être naturels ? La nature conseille-t-elle ce qui l'outrage ? Ne sois pas la dupe, Eugénie, de ces femmes que tu entends nommer vertueuses. Ce ne sont pas, si tu veux, les mêmes passions que nous...
Les Confessions

Extrait de Les Confessions de Jean-Jacques Rousseau

Etre éternel, rassemble autour de moi l’innombrable foule de mes semblables ; qu’ils écoutent mes confessions, qu’ils gémissent de mes indignités, qu’ils rougissent de mes misères. Que chacun d’eux découvre à son tour son cœur aux pieds de ton trône avec la même sincérité ; et puis qu’un seul te dise, s’il ose : Je fus meilleur que cet homme-là.Je suis né à Genève en 1712, d’Isaac Rousseau, Citoyen, et de Suzanne Bernard, Citoyenne. Un bien fort médiocre à partager entre quinze enfants, ayant réduit presque à rien la portion de mon père, il n’avait pour...
Les Nuits de Paris

Extrait de Les Nuits de Paris de Rétif de la Bretonne

Hibou ! Combien de fois tes cris funèbres ne m'ont-ils pas fait tressaillir, dans l'ombre de la nuit ! Triste et solitaire, comme toi, j'errais seul, au milieu des ténèbres, dans cette capitale immense : la lueur des réverbères, tranchant avec les ombres, ne les détruit pas, elle les rend plus saillantes ; c'est le clair-obscur des grands peintres ! J'errais seul, pour connaître l'Homme... Que de choses à voir, lorsque tous les yeux sont fermés ! Citoyens paisibles ! J’ai veillé pour vous ; j'ai couru seul les nuits pour vous ! Pour vous, je suis entré dans les repaires du vice...
Lettres Persanes

Extrait de Lettres Persanes de Montesquieu

Roxane à Usbek.A Paris.Oui, je t’ai trompé ; j’ai séduit tes eunuques ; je me suis jouée de ta jalousie ; et j’ai su, de ton affreux sérail, faire un lieu de délices et de plaisirs. Je vais mourir ; le poison va couler dans mes veines : car que ferais-je ici, puisque le seul homme qui me retenait à la vie n’est plus ? Je meurs ; mais mon ombre s’envole bien accompagnée : je viens d’envoyer devant moi ces gardiens sacrilèges, qui ont répandu le plus beau sang du monde.Comment as-tu pensé que je fusse assez crédule pour m’imaginer que je ne fusse dans le monde que pour...
De l'esprit des lois

Extrait de De l'esprit des lois de Montesquieu

De l'esclavage des nègresSi j'avais à soutenir le droit que nous avons eu de rendre les nègres esclaves, voici ce que je dirais : Les peuples d'Europe ayant exterminé ceux de l'Amérique, ils ont dû mettre en esclavage ceux de l'Afrique, pour s'en servir à défricher tant de terres.Le sucre serait trop cher, si l'on ne faisait travailler la plante qui le produit par des esclaves.Ceux dont il s'agit sont noirs depuis les pieds jusqu'à la tête ; et ils ont le nez si écrasé qu'il est presque impossible de les plaindre.On ne peut se mettre dans l'esprit que Dieu, qui est un être très...
La Double Inconstance

Extrait de La Double Inconstance de Marivaux

SILVIA, TRIVELIN et quelques femmes à la suite de SILVIA.SILVIA paraît sortir comme fâchée.TRIVELIN. - Mais, Madame, écoutez-moi. SILVIA. - Vous m'ennuyez. TRIVELIN. - Ne faut-il pas être raisonnable ? SILVIA, impatiente. - Non, il ne faut pas l'être, et je ne le serai point. TRIVELIN. - Cependant...SILVIA, avec colère. - Cependant, je ne veux point avoir de raison : et quand vous recommenceriez cinquante fois votre cependant, je n'en veux point avoir : que ferez-vous là?TRIVELIN. - Vous avez soupé hier si légèrement, que vous serez malade, si vous ne prenez rien ce matin.SILVIA....
Turcaret

Extrait de Turcaret de Alain-René Lesage

FRONTIN. - Je viens de la part de mon maître et de la mienne, Madame, vous donner le bonjour.LA BARONNE, d'un air froid. - Je vous en suis obligée, Frontin.FRONTIN. - Et Mademoiselle Marine veut bien aussi qu'on prenne la liberté de la saluer.MARINE, d'un air brusque. - Bonjour et bon an.FRONTIN, présentant un billet à la Baronne. - Ce billet que Monsieur le Chevalier vous écrit, vous instruira, Madame, de certaine aventure...MARINE, bas à la Baronne. - Ne le recevez pas.LA BARONNE, prenant le billet. - Cela n'engage à rien. Marine, voyons, voyons ce qu'il me demande.MARINE. - Sotte...
Des Femmes et leur éducation

Extrait de Des Femmes et leur éducation de Choderlos de Laclos

O femmes ! Approchez et venez m'entendre. Que votre curiosité, dirigée une fois sur des objets utiles, contemple les avantages que vous avait donnés la nature et que la société vous a ravis. Venez apprendre comment, nées compagnes de l'homme, vous êtes devenues son esclave ; comment, tombées dans cet état abject, vous êtes parvenues à vous y plaire, à le regarder comme votre état naturel ; comment enfin, dégradées de plus en plus par une longue habitude de l'esclavage, vous en avez préféré les vices avilissants mais commodes aux vertus plus pénibles d'un être libre et...
Les Liaisons dangereuses

Extrait de Les Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos

Cécile Volanges à la marquise de Merteuil.Ah ! Mon Dieu, Madame, que je suis affligée ! Que je suis malheureuse ! Qui me consolera dans mes peines ? Qui me conseillera dans l'embarras où je me trouve ? Ce M. de Valmont... et Danceny! Non, l'idée de Danceny me met au désespoir... Comment vous raconter ? Comment vous dire ?... Je ne sais comment faire. Cependant mon cœur est plein... Il faut que je parle à quelqu'un, et vous êtes la seule à qui je puisse, à qui j'ose me confier. Vous avez tant de bonté pour moi ! Mais n'en ayez pas dans ce moment-ci ; je n'en suis pas digne : que...
Fables

Extrait de Fables de Jean de La Fontaine

Le Milan et le RossignolAprès que le Milan, manifeste voleur, Eut répandu l'alarme en tout le voisinage, Et fait crier sur lui les enfants du village, Un Rossignol tomba dans ses mains, par malheur. Le héraut du Printemps lui demande la vie. « Aussi bien, que manger en qui n'a que le son ? Ecoutez plutôt ma chanson ; Je vous raconterai Térée et son envie.-    Qui, Térée ? est-ce un mets propre pour les Milans ?-    Non pas, c'était un Roi dont les feux violents Me firent ressentir leur ardeur criminelle ;Je m'en vais vous en dire une chanson si belle...
Théâtre

Extrait de Théâtre de Carlo Goldoni

ANGÉLIQUE, se tient à quelque distance. M. GÉRONTE. - Approchez.ANGÉLIQUE, avec timidité, ne faisant qu'un pas. - Monsieur...M. GÉRONTE, un peu vivement. - Comment voulez-vous que je vous entende, si vous êtes à une lieue de moi ?ANGÉLIQUE, s'avance en tremblant. - Excusez, Monsieur.M. GÉRONTE, avec douceur. - Qu'avez-vous à me dire ?ANGÉLIQUE. - Marton ne vous a-t-elle pas dit quelque chose ?M. GÉRONTE, il commence avec tranquillité et s'échauffe peu à peu. – Oui ; elle m'a parlé de vous ; elle m'a parlé de votre frère, de cet insensé, de cet extravagant, qui se laisse...
Les Souffrances du jeune Werther

Extrait de Les Souffrances du jeune Werther de Goethe

Le lundi matin (c'était le 21 décembre), il écrivit la lettre suivante, qu'après sa mort on a trouvée toute cachetée sur son bureau, adressée à Lotte, et qu'on lui porta et que je veux reproduire ici, intercalée. Elle s'explique toute entière par les circonstances.« C'est décidé, Lotte, je veux mourir. Je te l'écris sans exaltation romanesque, le matin du jour où je te verrai pour la dernière fois. Quand tu liras ceci, ma bien chère, déjà la froide tombe couvrira les restes inanimés du malheureux, de l'inquiet, qui, pour les derniers instants de sa vie, ne connait pas de...
Le Rêve de d'Alembert

Extrait de Le Rêve de d'Alembert de Denis Diderot

MLLE DE L'ESPINASSE. -[...]  J'avais espéré que le reste de la...
Jacques le Fataliste

Extrait de Jacques le Fataliste de Denis Diderot

Comment s’étaient-ils rencontrés ? Par hasard, comme tout le monde. Comment s’appelaient-ils ? Que vous importe ? D’où venaient-ils ? Du lieu le plus prochain. Où allaient-ils ? Est-ce que l’on sait où l’on va ? Que disaient-ils ? Le maitre ne disait rien ; et Jacques disait que son capitaine disait que tout ce qui nous arrive de bien et de mal ici-bas était écrit là haut.Le Maitre. - C’est un grand mot que cela.Jacques. - Mon capitaine ajoutait que chaque balle qui partait d’un fusil avait son billet.Le Maitre. - Et il avait raison…Après une courte pause, Jacques...
Journal de l'année de la peste

Extrait de Journal de l'année de la peste de Daniel Defoë

Tandis que l’on chauffait le lit, la mère déshabilla la jeune fille et, aussitôt que celle-ci fut étendue, elle, examinant le corps à la lueur d'une bougie, découvrit immédiatement les signes fatals à l'intérieur des cuisses. Incapable de se contenir, elle jeta la bougie et se mit à pousser des cris si effrayants qu'ils auraient suffi à emplir d'horreur le cœur le plus ferme. Ce ne fut pas un cri ou un hurlement unique : l'effroi s'étant emparé de ses esprits, elle tomba tout d'abord en pâmoison ; mais, sortie de son évanouissement, elle courut par toute la maison, montant...

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