Marc Pirlet : « L’écriture n’est pour moi ni un travail, ni un divertissement. C’est une activité qui s’apparente à la psychanalyse ou à la méditation. Elle me donne une forme d’équilibre en me permettant de me concentrer sur ce qui m’importe vraiment. Quand j’écris, j’oublie ou, du moins, je me libère de tout ce qui, dans la vie quotidienne, m’empêche d’être moi-même ».
« J’écris essentiellement des romans. C’est un genre qui nécessite d’écrire chaque jour (ou presque) pour rester en contact avec les personnages et ne pas perdre le fil de leur histoire. J’essaie donc d’écrire environ deux heures par jour, en général le matin, ou tard le soir ».
« J’écris à l’aide d’un ordinateur. En dépit des critiques souvent entendues, je trouve que l’informatique est une invention merveilleuse pour les écrivains. Elle permet de se corriger beaucoup plus facilement. En outre, à l’heure du défi écologique, elle permet d’éviter un gaspillage de papier, surtout pour ceux qui, comme quoi, remettent cent fois l’ouvrage sur le métier… »
« Avant d’être publié, je ne me considérais pas comme un écrivain, malgré l’importance que l’écriture avait pour moi depuis une quinzaine d’années et le fait que je m’y consacrais déjà avec la même discipline et la même rigueur.
J’ai conscience de l’absurdité de cette perception car la publication n’a strictement rien changé à ma manière d’écrire ».
« Ce qui a changé, c’est le regard des autres ; ils vous prennent subitement au sérieux alors que, tant que vous n’étiez pas publié, ils voyaient votre écriture comme un aimable passe-temps.
Finalement, et d’un point de vue subjectif, c’est peut-être les autres qui font de celui-ci qui écrit un écrivain… »
« J’ai toujours été un grand lecteur, de bandes dessinées dans mon enfance, puis de romans à partir de mon adolescence. La lecture est une passion qui, depuis cette époque, ne s’est jamais démentie. Je continue à lire aujourd’hui comme je lisais à 10 ans, avec le même plaisir, le même émerveillement, la même curiosité de découvrir de nouveaux auteurs. Je lis toujours un crayon à la main, afin de pouvoir souligner les phrases qui me touchent le plus par leur beauté, mais surtout par leur intelligence. ».
« Chaque livre est un témoignage sur la vie de son auteur et son rapport au monde. Dès lors, il est susceptible d’enrichir notre compréhension de la réalité, ce dont j’ai cruellement besoin, celle-ci constituant la plupart du temps un mystère qui me dépasse et m’écrase ».
« Les livres qui nous transportent sont rares (en ce qui me concerne, je pourrais citer, par exemple, L’ange des ténèbres, d’Ernesto Sabato, Marelle, de Julio Cortazar, ou Le pavillon des cancéreux, de Soljénitsyne) et j’ai déjà observé que, pendant les jours où de tels livres m’accompagnent, la vie est plus légère, plus exaltante.
Je ne sais pas si un livre a le pouvoir de changer la vie (je crois que oui, un roman comme Le désert des Tartares, de Dino Buzzati, a vraiment été le déclencheur qui a permis de donner à ma vie une direction nouvelle) mais, ce dont je suis sûr, c’est qu’il peut lui donner un sens pendant la période où on le lit… »
« Quand je fais un cadeau, c’est à chaque fois un livre, quels que soient l’occasion et l’âge du destinataire. Ce sont toujours soit des livres que j’ai lus et appréciés, soit des livres qui m’ont été recommandés par un libraire en qui j’ai entière confiance ».
« Je n’ai pas que des amis lecteurs, loin de là, mais je me rends compte que mes amis les plus proches sont ceux avec qui je peux partager des impressions de lecture ».
« Les livres font partie de ma vie. Les murs de mon appartement sont d’ailleurs tapissés de livres, rangés par ordre alphabétique (c’est la seule manière de s’y retrouver !) ».
« Je n’ai pas encore expérimenté le livre électronique mais, malgré mon attachement au livre « papier », je ne suis pas fermé à cette nouvelle technologie, pour autant qu’elle permette d’accroître le nombre de lecteurs. En fait, le plus important, c’est le contenu d’un livre, pas son support. Si, dans le monde de demain, les écrivains peuvent continuer à être lus par le biais de l’informatique, on pourra toujours regretter le bon vieux temps du livre « papier » mais la littérature sera saine et sauve ».
« En tant qu’écrivain, j’ai participé à mon premier Salon du Livre en 2007. La participation à un Salon du Livre est toujours pour moi une expérience globalement positive car, d’une part, on est choyé par son éditeur, ce qui n’est pas désagréable, et d’autre part, on se retrouve baigné dans une communauté formée par des éditeurs, des libraires, des écrivains et des lecteurs qui, tous, à leur manière, sont animés par la même passion du livre, ce qui donne l’occasion de rencontres et d’échanges multiples ».
« Derrière la porte, aux éditions Luc Pire »
Les lauréats du Prix Mare Nostrum 2024 vient de livrer la liste de ses lauréats. Chaque lauréat recevra une dotation de 2 000 € pour sa c
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